La question du mal nous hante tous. Le mal n’a d’égard pour personne. S’il ne nous affecte pas maintenant, il le fera certainement. Nous sommes tous des victimes potentielles. Aussi, la probabilité du mal ou son occurrence porte plus d’un à questionner l’origine du mal, leur raison d’être et particulièrement, l’existence de Dieu.
Il convient de souligner que le mal peut revêtir différentes formes ou peut provenir de différentes sources. Il existe deux types de mal. Le « mal moral » et le « mal naturel ». Cet article se focalisera davantage sur le second. Mais, il importe d’expliquer en quoi consiste le premier.
Le « mal moral » résulte du libre-arbitre des hommes.
L’une des choses qui rend les hommes (et les anges) moralement parfaits est la liberté. Nous avons un choix réel concernant ce que nous faisons. Dieu nous a créé ainsi pour que nous soyons comme Lui, avec la capacité d’aimer librement. Mais, ce faisant, Il a permis la possibilité du mal. Etre libre implique la faculté de choisir le bien ou de choisir le mal. C’était le risque que Dieu a pris en connaissance de cause. Cela ne fait pas de lui le responsable du mal. Le mal que le Créateur a permis qui soit possible (potentiellement) est actualisé par la créature. Donc le « mal moral » que nous expérimentons au quotidien (meurtre, viol, corruption, famine, sous-développement, génocide, etc.) est le fruit d’une utilisation abusive de liberté individuelle. Mais le mal naturel est toute autre chose.
Le « mal naturel » concerne tout ce qui ne résulte pas du libre-arbitre des hommes. Il s’agit des catastrophes naturelles comme les tremblements de terre, les ouragans, les glissements de terrain, les tsunamis, etc. Ce type de mal est aussi destructeur que le mal moral. Comment l’expliquer ?
Avant de rentrer dans les détails en rapport à l’origine du mal naturel, il importe de souligner que beaucoup de catastrophes naturelles ont des effets qui auraient pu être minimisés ou éliminés si l’homme jouait bien son rôle de gestionnaire de la création. La famine (qui peut résulter des guerres politiques et des circonstances naturelles) existerait-elle si chacun aimait son prochain comme soi-même ? Auquel cas, l’homme ne détruirait pas la couche d’ozone, ne ferait pas de dumping, ne se livrerait pas á la coupe effrénée des arbres (donnant lieu à des glissements de boues, de terrain) pour assouvir leur soif de gain et de pouvoir. Il y a des moments où le « mal naturel » est causé ou aggravé par des choix humains gratuits.
Le « mal naturel » résulte de l’entrejeu des lois de la physique qui rendent la vie possible sur la terre.
Le fait que tout ce que Dieu crée est moins que Lui-même introduit des limitations et des imperfections dans le décor. Le scientifique-théologien John Polkinghorne postule que Dieu a créé un univers avec des lois naturelles particulières qui rendent la vie possible avec l’hypothèse que les humains, avec leur libre arbitre, puissent faciliter une existence qui vaille la peine. Aussi, toute chose créée doit posséder un jeu de caractéristiques qui élimine la possibilité de posséder d’autres caractéristiques incompatibles á celles-ci. Cela peut déboucher sur des conséquences malheureuses.
L’eau qui apaise votre soif doit être assez dense pour que vous ne puissiez pas respirer en cas d’immersion. L’air que vous respirez doit être assez fin pour ne pas vous retenir au cas où vous tombiez sans la présence d’une surface solide pour vous retenir. La même plaque tectonique qui tue les êtres humains (durant les tremblements de terre) est nécessaire pour la régulation des sols et des températures de surface nécessaires à l'existence humaine.
Chaque fonction positive de toute entité créée semble être une potentielle fonction négative dans certaines circonstances. Cet ordre des choses n’est pas une source de mal intrinsèque. Dieu a créé un monde doté de la capacité de se régénérer pour perpétuer la vie. Mais c’est un monde complexe disposant d’un nombre significatif de systèmes chaotiques inter-reliés. Un simple mouvement des conditions initiales résultera d’un désastre naturel, non initié par Dieu. Ne serait-ce pas pour la chute de l’humanité, ces limitations naturelles susmentionnées ne seraient pas un problème en soi.
Toutefois, Dieu aussi nous offre l’opportunité d’utiliser l’intellect dont Il nous a doté pour faire preuve de créativité face aux limitations de la nature. Un tel monde exige que les êtres humains coopèrent et coexistent pacifiquement afin de répondre avec succès aux défis de la nature. Le meilleur de l'humanité émerge souvent à mesure que les gens réagissent dans l'amour et la compassion face aux catastrophes naturelles.
De plus, l’occurrence des catastrophes naturelles représente une invitation à penser à l’au-delà, à l’après-vie. La brièveté ou la fragilité de la vie quand elle est prise en compte, elle nous pave la voie vers l’éternité et nous pousse aussi à nous poser les vraies questions. Que représente le temps vécu dans une vie en comparaison à l’éternité ?
Dieu nous a donné un monde merveilleux et complexe que nous sommes appelés á découvrir (au fur et à mesure) et apprendre à maitriser. Ne cédons pas à la facilité que d’affirmer que les catastrophes naturelles résultent des caprices des dieux tutélaires ou d’un jugement de Dieu en réaction aux péchés des hommes. Dieu a fixé un jour où il jugera le monde (Actes 17 :31) et ce jour n’est pas encore arrivé. Entretemps, préparons-nous afin que Dieu nous trouve, en ce jour-là, comme étant des gérants responsables des ressources qu’il nous a confié. Des gérants responsables de la planète et de la vérité révélée à savoir le Christ ressuscité est allé nous préparer une meilleure place afin que là où Il est nous y soyons aussi.
Références :
- Craig, William Lane. Reasonable Faith: Christian Truth and Apologetics. Wheaton, IL: Crossway, 1994.
- Geisler, Norman L., & Ron Brooks. When Skeptics Ask. Wheaton, IL: Victor, 1990.
- Garrett Deweese. Solving the problem of evil (the Christian apologetics program) audio cd – 2005
- Boyd, Gregoory A. & Boyd, Edward K., Letters from a Skeptic. Life Journey, 2003.
